C’est ce jeudi 5 novembre que le ministère du Budget et des Comptes publics l’a fait savoir. Il s’agit d’un bouleversement majeur s’inscrivant dans la stratégie de digitalisation et de simplification de l’action publique, mais également dans le cadre de la politique de promotion dans toutes les directions de la bonne gouvernance.
Il s’agit d’un bouleversement majeur, voire d’une petite révolution.
A partir de janvier 2021, le payement mensuel des salaires des agents publics (fonctionnaires, présalaires et agents de la main d’œuvre non permanente) se fera spécialement par virement bancaire.
Cette mesure, qui rompt avec les bons de caisse, oblige les agents publics d’ouvrir un compte bancaire. « A cet effet, les agents non détenteurs d’un compte bancaire à ce jour, et habituellement payés par bons de caisse ou par carte Trésor, devront procéder à l’ouverture d’un compte courant », annonce le communiqué du ministère.
Les agents publics pourront effectuer l’ouverture d’un compte dans l’un des six établissements bancaires présents dans le pays (BGFI Bank, BICIG, Ecobank, Orabank, UBA ou UGB). Ils ont jusqu’au 31 décembre 2020 pour le faire.
« Passé ce délai, la solde des agents publics qui ne se seront pas conformés à cette procédure sera d’office domiciliée dans l’une des banques partenaires cités plus haut », martèle le même communiqué.
Dans tous les cas, les relevés d’identité bancaire (RIB) des agents publics devront être posés auprès des services de la direction générale du budget et des finances publiques (direction de la solde) qui les enregistreront dans leur système de paie automatisée.
Gestion optimale des deniers publics et bonne gouvernance
Comme exception, les agents publics résidant dans les localités de l’intérieur du pays, à court d’établissements bancaires, ne sont pas impliqués par cette opération de bancarisation. Ils continueront avec le mode de payement habituel.
« C’est une mesure très positive en ce sens qu’elle permet d’ouvrir un cercle vertueux », mentionne le chef économiste d’une grande banque, spécialisé sur l’Afrique. « En renforçant le taux de bancarisation, le Gabon améliore son niveau de digitalisation, simplifie sa gestion administrative et améliore le fonctionnement de son Etat, mais il formalise également davantage son économie. Et in fine, tout cela permet de réduire les possibilités de fraudes. C’est donc aussi une mesure qui contribue puissamment et directement à une meilleure gestion des deniers publics et à la bonne gouvernance », souligne avec engouement cet économiste.