Le retrait du contingent gabonais de la Minusca, acté hâtivement par l’ONU, qui l’avait déjà jugé et condamné ne semble pas être apprécié en Centrafrique. Les troupes gabonaises bénéficient curieusement du soutien d’une partie de la presse centrafricaine qui doute que ces soldats soient coupables des faits d’exploitation et d’abus sexuels pesant sur certains d’entre eux. Les ONG censées avoir pris en charge les cinq victimes auraient pu être trompées par les familles avides d’argent. Les enquêteurs auraient désormais du mal à recueillir leurs témoignages.
C’est depuis le 19 septembre, que les enquêteurs gabonais choisis par le ministère de la Défense nationale pour faire toute la lumière sur les allégations d’exploitation et d’abus sexuels dont se seraient rendus coupables certains membres du contingent gabonais de la Minusca sur cinq filles sont en Centrafrique. S’ils se sont déjà rendus dans les localités d’Alindao et de Mobaye, le 21 septembre dernier, ils seraient confrontés à une sorte de boycott à en croire certains médias de ce pays.
Émettant le souhait de rencontrer les présumées victimes, L’Expansion dans sa parution du 23 septembre 2021 nous apprend que la délégation gabonaise « se serait butée à des fins de non-recevoir de la Minusca, de l’Unicef et des ONG qui auraient rapporté les faits à travers des enregistrements audios [qu’elles] détiennent et ne veulent pas communiquer ».
Ce même journal qui cite des sources locales à Alindao et Mobaye rapporte également que « toutes les personnes représentant l’administration, rencontrées par la délégation gabonaise, à savoir les représentants des ONG, l’administration judiciaire et médicale, disent avoir été informés par voie médiatique et déclarent tous n’avoir pas constaté ni entendu des plaignants au regard des allégations formulées ».
Désormais, nos confrères de L’Expansion soupçonnent désormais des dénonciations aux allures de tentatives d’escroquerie dont les ONG sur place seraient régulièrement victimes de la part des familles. Peu importe, les autorités gabonaises ont moins de 90 jours pour boucler leur enquête conformément aux exigences de l’ONU.