Vendredi dernier, le président de la République a visité le complexe scolaire d’Alibandeng. Un projet financé dans le cadre du programme PISE (xx), mis sur pied avec l’Agence française de développement. A cette occasion, certains ont affirmé, avec plus ou moins de bonne foi et dans un raccourci rapide, que « c’est la France qui a financé l’ensemble du projet », tout comme le reste des 10 000 nouvelles places dans des établissements scolaires construites depuis un an. En réalité, c’est faux. C’est le Gabon qui supporte à 100 % le coût de ces constructions. Nous vous disons pourquoi.
L’AFD accorde différents types de prêts (prêts aux Etats, aux collectivités locales et aux entreprises, à conditions préférentielles, à conditions de marché, à taux variables, etc). Leurs conditions sont déterminées en fonction de la nature du projet et de son environnement (impact et contexte politique, économique, social, environnemental) et de la qualité de l’emprunteur (secteur d’activité, notation, garanties).
Sur les 11,4 milliards d’euros engagés en 2018 par l’AFD, 83 % l’ont été sous forme de prêts. Dans leur écrasante majorité et contrairement à une idée répandue, ce ne sont pas des « dons » (argent donné sans contrepartie de remboursement).
Parmi ces différents prêts figurent les prêts contractés ou garantis par les États qui sont appelés « prêts souverains ». Pour en bénéficier, les États doivent être en mesure d’emprunter et avoir une dette peu élevée (c’est le cas du Gabon notamment).
Autre possibilité : un pays dont la dette est redevenue faible à l’issue d’un programme d’allégement de la dette, dans le cadre de l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE). C’est le cas, par exemple, du Sénégal.
Le projet PISE (Projet d’investissements dans le secteur éducatif gabonais) relève de cette catégorie. L’AFD appuie le Gabon dans sa politique de construction d’infrastructures scolaires pour l’éducation de base, et d’amélioration des conditions d’accueil et d’enseignement des élèves.
101 milliards de francs CFA payés par le Gabon
Il ne s’agit que d’un appui car, in fine, c’est le Gabon qui paye l’ensemble des dépenses relatives à ce programme. L’AFD ne fait qu’avancer l’argent, en l’occurrence 154 000 000 d’euros (101 milliards de FCFA), et c’est le Gabon qui devra rembourser la totalité du capital majoré d’un taux d’intérêt bonifié.
Dire que c’est l’AFD qui construit des salles de classe au Gabon est donc faux. C’est le Gabon qui paye entièrement l’ensemble de ses infrastructures. A l’inverse, en « aidant » ainsi le Gabon, l’AFD gagne de l’argent.
Comme le dit La Bible, « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
(Source La Libreville)