Dans une affaire qui date de 2015, Jean-Yves Le Drian est attendu le 20 juin prochain au palais de justice du tribunal de grande instance de la commune de III de Bamako pour être entendu dans une affaire d’attribution de marché public, pour la fabrication de passeports maliens.
Très fortement relayée sur les réseaux sociaux, cette affaire qui date de 2015 met en cause Jean-Yves Le Drian et son fils Thomas, dont le nom est également cité. Les deux contemporains sont soupçonnés d’« atteinte aux biens publics et autres infractions aux dépens de l’État du Mali ».
Dans cette plainte, l’association malienne Maliko accuse Jean-Yves Le Drian, alors ministre français de la Défense, d’avoir « profité de sa position pour tordre le bras à IBK », en ce temps président du Mali pour qu’Oberthur, une entreprise bretonne aujourd’hui appelée Idemia, obtienne le marché de fabrication des passeports maliens, en remplacement d’une entreprise canadienne.
Ladite convocation a créé un tollé côté français, qui dénonce une « énième provocation destinée à remettre une pièce dans la machine ». Pourtant, La France elle-même a pendant longtemps pris un malin plaisir à convoquer les ministres africains en fonction.
En effet, en décembre 2017, la France avait convoqué le ministre rwandais de la défense James Kabarebe, cité dans l’enquête sur l’attentat commis le 6 avril 1994 contre l’avion de l’ex-président rwandais Juvénal Habyarimana pour être entendu.
A côté de ça, la justice française avait émis en 2015 un mandat d’amener contre Guillaume Soro, alors président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire dans le cadre de la plainte déposée en 2012 par Michel Gbagbo, fils de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, pour « enlèvement, séquestration et traitement dégradant et inhumain ».
Aujourd’hui, la France est confrontée à une réaction résultante dans cette affaire qui l’oppose aux autorités maliennes, de par la mise en cause de Jean-Yves et Thomas Le Drian pour des suspicions d’« atteinte aux biens publics et autres infractions aux dépens de l’État du Mali ».