C’est lors d’un débat hier à l’Assemblée nationale que le ministre français de l’Education nationale a une fois de plus sévèrement répliqué à un député de La France Insoumise, formation d’extrême-gauche indexée par une large spectre de la classe politique et des milieux intellectuels pour son obligeance à l’endroit de l’islam radical.
Les circulations d’armes s’accroissent entre le gouvernement et La France Insoumise
Mi-octobre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait accusé le parti d’être lié à un « islamo-gauchisme qui détruit la République ». Une expression ensuite reprise par plusieurs ministres comme Bruno Le Maire à l’Economie ou Jean-Michel Blanquer à l’Education nationale. Invité sur Europe 1 il y a quelques jours, celui-ci avait alors affirmé que « l’islamo-gauchisme fait des ravages à l’université », ayant spécialement pour cible la responsabilité des Insoumis
Durant la session de questions au gouvernement ce mardi, le député Alexis Corbière s’est à son tour défendu en s’attaquant frontalement au ministre.
« Vous vous êtes permis ces derniers jours d’être particulièrement insultant envers beaucoup de personnes et d’institutions, en utilisant des arguments outranciers », a d’abord dénoncé l’insoumis. « Vous vous êtes cru crédible d’endosser le costume de défenseur de l’école publique et laïque, mais (…) ce costume ne vous va pas » , « Vous vous êtes cru crédible d’endosser le costume de défenseur de l’école publique et laïque, mais (…) ce costume ne vous va pas » , a martelé l’élu de la Seine-Saint-Denis ». « Vous avez gagné aujourd’hui une alliée de choix », a-t-il continué, avant de préciser que « Madame Marion Maréchal Le Pen s’est réjouie » du discours du ministre . « Il est temps que vous cessiez de parler comme l’extrême droite », a souligné Alexis Corbière, usant en cela une vieille ficelle de l’extrême-gauche
« On ne peut être en même temps Obono et Charlie Hebdo »
Mal lui en a pris. A la place d’une réponse, Jean-Michel Blanquer a rappelé l’assassinat terroriste de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) le 16 octobre dernier en soulignant « l’aveuglement (de LFI) sur la laïcité et le séparatisme ». « Vous n’avez plus le droit de l’avoir après cet assassinat, vous n’avez pas le droit d’avoir des complicités intellectuelles avec cela », a-t-il avancé. Et de conclure : « Si quand on est républicain, on est d’extrême droite, ce que je dis c’est qu’aujourd’hui, vous avez un problème avec la République. »
Depuis l’assassinat grossier le 16 octobre dernier de Samuel Paty, un professeur d’Histoire-Géographie dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, LFI est régulièrement montrée du doigt pour les relations ambiguës qu’elle cultive avec certains courants radicaux comme l’islamisme mais aussi l’indigénisme. « On ne peut être en même temps Obono et Charlie Hebdo », déclarait il y a quelques jours Me Richard Malka, l’avocat du journal satirique
Un vrai coup dur pour Jean Ping
C’est là que le débat qui a lieu en France fait écho au Gabon. Danielle Obono, qui est une des figures de La France Insoumise et de l’indigénisme en France, est l’une des inspiratrices de la frange radicale de la diaspora gabonaise en France, mais également la dragonne de transmission des préoccupations des opposants gabonais au sein du Parlement français, notamment Jean Ping qui régulièrement sollicite LFI pour en faire son porte-voix dans la dénonciation du pouvoir gabonais.
« Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es », se moque un député PDG (majorité présidentielle) de l’Estuaire qui invite le candidat malheureux à la présidentielle de 2016 à « mieux choisir à l’avenir ses amis ».
En attendant, la complaisance, voire la « complicité intellectuelle » avec le terrorisme de LFI, aujourd’hui dénoncée et exposée au plus haut-niveau par la quasi-totalité de la classe politique française, fait perdre tout crédit à ce qui était probablement le dernier levier d’influence du patron de la CNR à l’international.