Au cœur d’une crise politique sans précédent, la plateforme Alternance 2023 au Gabon traverse une période tumultueuse, alimentée par des dissensions internes et des querelles de pouvoir.
François Ondo Obiang, le président d’Alternance 2023, a lancé une attaque cinglante contre le Centre Gabonais des Élections (CGE) et les autorités, mais il semble avoir omis un détail crucial : des membres influents de sa propre plateforme ont soutenu les propositions contestées, jetant le doute sur l’unité et la cohérence de ce mouvement politique.
L’argument principal avancé par François Ondo Obiang réside dans l’impact présumé négatif des nouvelles dispositions sur la liberté de vote, qu’il considère comme une violation flagrante de l’article 94 du Code électoral. Toutefois, le CGE se défend en affirmant que ces modalités sont conformes à l’article 68 de la loi N•07/96 du code électoral, et qu’elles ont été mises en place après une procédure légale et transparente. Les déclarations du président d’Alternance 2023 laissent ainsi planer le doute quant à la véracité de ses accusations.
La situation s’est encore compliquée par les prises de position de certains membres de la plateforme. Paulette Missambo et Alexandre Barro Chambrier, parmi d’autres, ont ouvertement soutenu les propositions qu’ils critiquent maintenant avec véhémence. Ces divisions internes ne font qu’accentuer l’instabilité et la confusion entourant Alternance 2023, remettant en question la crédibilité de ses positions politiques.
L’opposition se retrouve ainsi prise au piège de ses propres actions, ayant systématiquement cherché à boycotter les dispositions visant à promouvoir une plus grande représentativité politique. Les critiques et les attaques virulentes proférées par François Ondo Obiang ne semblent pas ébranler les membres de l’opposition, qui maintiennent leurs propositions envers le CGE. Cette situation suggère un climat de méfiance et de tension au sein d’Alternance 2023, qui s’éloigne de son objectif initial de représenter une véritable alternative au pouvoir en place.
Alors que les querelles de pouvoir continuent d’ébranler la plateforme, il est primordial pour les acteurs politiques gabonais de se rappeler que la démocratie exige un respect des règles électorales et une responsabilité collective. Au lieu de se déchirer en interne, il est essentiel de privilégier un dialogue constructif, seul moyen de parvenir à un consensus et de promouvoir la participation de toutes les sensibilités politiques. C’est seulement à travers une véritable unité et une approche inclusive que l’opposition pourra espérer faire valoir ses propositions et contribuer à l’édification d’une démocratie gabonaise solide et durable.