Comme chaque 31 décembre depuis 2009, le président gabonais s’est plié ce vendredi 31 décembre 2021 au rituel des vœux à la Nation. Dans un discours d’une trentaine de minutes et faisant preuve d’une aisance oratoire, Ali Bongo Ondimba s’est montré très offensif. Le chef de l’Etat a commencé par évoquer l’épidémie de Covid-19. Redonnant de l’espoir aux Gabonais, il a indiqué que les mesures barrières pourraient être « totalement, définitivement et rapidement levées » si la vaccination se poursuivait sur le même rythme que ces 15 derniers jours. « Entre le mois d’avril et le mois de juin », a-t-il précisé. Le président en a également profité pour dénoncer ceux qui, sans aucune qualification scientifique et souvent pour des motifs politiques, dénigrent le vaccin.
« Certains d’entre vous, contestent les mesures de protection. Dénigrent la vaccination. Elle serait selon eux inefficace, voire dangereuse. Je sais l’attrait que ces discours populistes, voire complotistes, peuvent susciter chez certains d’entre vous. Ne vous laissez pas prendre au piège, ni au doute. Faites confiance à la médecine, à la science qui ont fait leur preuve tout au long des siècles. Tout le reste n’est que chimère », a déclaré dans son discours du 31 décembre Ali Bongo Ondimba.
Dans une interview publiée le 20 décembre dernier dans l’hebdomadaire La Loupe, Jean Valentin Leyama, l’une des figures du Copil citoyen, confiait ses « sérieux doutes sur l’efficacité du vaccin », et fustigeait « la trop grande liberté des personnes vaccinées » qui, à l’en croire, constitueraient des « vecteurs de contamination ». Or, Jean Valentin Leyama, un ex-directeur de cabinet adjoint de la Présidence qui n’a toujours pas digéré sa mise à l’écart du pouvoir au point de rallier l’aile la plus radicale de l’opposition, n’est ni médecin, ni chercheur, ni épidémiologiste. Partant, l’opinion qu’il exprime n’a aucune valeur scientifique. Surtout qu’elle contrevient frontalement aux prescriptions de l’OMS, des médecins et des plus grands chercheurs internationaux.
« C’est sans doute là la différence, toutes choses égales par ailleurs, entre Ali Bongo Ondimba et Jean Valentin Leyama. L’un est un homme d’Etat, responsable. L’autre est un politicien, cynique et irresponsable. Ce n’est, en l’espèce, qu’un charlatan », confie une source au sein du ministère de la Santé, médecin de profession.