De nombreux cadres et militants du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) et du Centre des libéraux réformateurs (CLR) du 4ème arrondissement de Libreville ont, le samedi 27 novembre dernier annoncé leur ralliement au Parti démocratique gabonais (PDG). Une décision motivée par la « catalepsie » dans laquelle ces deux formations sont plongées mais également par « une carence criante de chances réelles et sérieuses de l’emporter » lors de l’élection présidentielle prévue en 2023.
La calvaire se poursuit pour l’opposition gabonaise. En effet, une semaine ne peut s’écouler sans que des dizaines de cadres et militants ne quittent l’opposition pour rallier le PDG, le parti politique d’Ali Bongo Ondimba.
Guy Gervais Meye M’Ayong, élu local du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) dans le 4ème arrondissement de Libreville a ce weekend officialisé son adhésion au PDG. Avec à ses côtés près d’une quarantaine de militants. On observe également la même chose du côté du Centre Libéraux des Républicains (CLR) dont on ne sait plus véritablement de quel bord il se situe.
« L’opposition au Gabon est stérile. Elle passe son temps à critiquer ce que fait la majorité. Ce n’est pas ma conception de la poliique. Surtout au niveau local. Je me suis engagé pour agir et traiter les préoccupations de nos concitoyens comme l’accès à l’eau, à l’électricité, le transport, le pouvoir d’achat, etc. J’ai l’impression que l’opposition ne pense plus qu’à une chose : prendre la place de ceux qui sont au pouvoir. Mais pourquoi faire ? En réalité, elle n’en a pas la moindre idée », a déploré Guy Gervais Meye M’Ayong lors d’une conférence de presse samedi.
Véritable affront pour Alexandre Barro Chambrier
Ce ralliement de cadres et militants de l’opposition, est très symbolique car il concerne le parti d’Alexandre Barro Chambrier, l’une des figures de l’opposition, qui plus est dans son propre fief.
Pour le président du RPM, qui prétend faire l’unité de l’opposition sur sa personne, comme Jean Ping l’avait fait en 2016, c’est un véritable affront très difficile à encaisser vu qu’il intervient trois semaines après que ce dernier ait tenté en vain de rallier l’Union nationale, juste quelques minutes après l’élection de sa nouvelle présidente Paulette Missambo.
Ces adhésions des de cadres et militants du RPM et du CLR viennent s’ajouter à de nombreux autres ces derniers mois, dont les plus spectaculaires. C’est le cas par exemple de Frédéric Massavala (ex-porte-parole de Jean Ping en 2016), de René Ndemezo’o Obiang (soutien de Jean Ping en 2016), de Jean Eyeghe Ndong (longtemps l’un des plus proches lieutenants de Jean Ping), ou, plus récemment, de Féfé Onanga (lieutenant de Jean Ping dans l’Ogooué-Maritime).
Forces centrifuges contre forces centripètes
En proie aux divisions et aux querelles de personnes entre vieux barons et jeunes loups aux dents longues, l’opposition gabonaise aborde la pré-campagne en vue de l’élection présidentielle de 2023 très affaiblie. Une nouvelle qui conforte un peu plus la positon du parti majoritaire (PDG), le parti d’Ali Bongo Ondimba qui a absorbé il y a quelques semaines, deux formations politiques, noamment le RV et el SDG.
Une situation qui se résume à une formule empruntée à la science physique, d’après un professeur de sciences politiques à l’UOB : « Pendant que l’opposition fait face à des forces centrifuges, la majorité, elle, bénéficie de forces centripètes ».