C’est en étant l’invité du Da Fresh Morning sur la radio Urban FM il y a quelques jours, que le porte-parole du gouvernement est revenu notamment sur la perturbation de son intervention lors du Crans Montana Forum fin juin à Bruxelles durant une poignée de secondes (le temps de faire une vidéo à destination des réseaux sociaux) par deux « activistes » gabonais. L’occasion pour le Alain-Claude Bilie-By-Nze, connu pour son sens aiguë de la répartie, de mettre les points sur les « i » en matière de liberté d’expression au Gabon. Notre rédaction vous livre le Verbatim.
« Monsieur le ministre, est-ce que vous comprennez les cris de cette diaspora qui, peut-être, a le sentiment de ne pas être écoutée », demande le journaliste Seif Mostley.
« En l’occurrence, il y avait quels cris ? Concrètement, qu’est-ce qu’ils ont dit », interroge, faussement ingénu, Alain-Claude Bilie-By-Nze ?
« Beh… », bafouille le journaliste, peinant à exprimer un début de réponse avant de se reprendre : « Il y a eu un certain nombre de choses qui sont sorties. Ils parlent de l’absence de liberté d’expression.
« Au Gabon ? », fait mine de s’interroger le porte-parole du gouvernement.
« Oui, selon eux, je parle selon eux », prend la précaution d’avancer Seif Mostley.
La réponse du ministre d’Etat fuse, limpide :
« Attendez, vous vivez au Gabon. Je vis au Gabon. Au Gabon, on a des acteurs politiques opposés au régime en place, qui s’expriment librement, qui parcourent le pays librement, qui interpellent le gouvernement publiquement, en disant des choses qu’on n’entend pas ailleurs. Vous avez le sentiment que Monsieur Barro Chambrier est en prison, que Monsieur Ntoutoume Ayi que vous avez reçu sur ce plateau, on l’a mis en prison parce qu’il a fait des déclarations ici ? M. Ona Essangui, M. Geoffroy Foumboula tous les jours font des déclarations contre le Gouvernement. Est-ce qu’ils sont en prison ? Non.
Il faut arrêter cette blague, il y en a qui en ont fait un fonds de commerce. Je sais, il y a des compatriotes ici au Gabon, en France ou ailleurs qui ne sont pas d’accord avec notre façon de faire. C’est leur droit le plus absolu. Mais on ne peut pas faire passer le Gabon comme étant une dictature, quand on sait qu’au Gabon aujourd’hui la presse tous les jours met des titres que personne ne peut lire ailleurs. Et ces gens-là existent, ils vivent au Gabon, ils fonctionnent au Gabon. »