Hier mercredi 3 février, le tribunal correctionnel de Libreville a rendu son verdict dans cette affaire en lien avec le « Kévazingogate ».
« M. Makanga a été incapable d’apporter la moindre preuve concernant cette affaire du Kévazingogate et de l’implication de notre client dans celle-ci », ont réagi, satisfaits, les avocats de l’ex-vice-président après le délibéré.
L’Ex-vice-président, Pierre-Claver Maganga Moussavou avait porté plainte pour calomnie et insulte à l’encontre de Stive Roméo Makanga, responsable du site Kongossanews. Ce dernier a été durement condamné pour « outrage » et « diffamation ». Il écope d’un million de francs CFA d’amende et doit en supplémént verser 10 millions de francs CFA à M. Maganga Moussavou
Rappelons que, fin février-début mars 2019, environ 5 000 mètres cube de kévazingo, une essence rare et sacrée au Gabon, d’une valeur de près de 7 millions d’euros, avaient été découverts dans deux sites d’entreposage appartenant à des sociétés chinoises, sur le port d’Owendo, à Libreville.
Une partie des grumes découverts sur le port était chargée dans des conteneurs aux documents falsifiés : y figurait le tampon du ministère des Eaux et Forêts indiquant une cargaison d’okoumé, une autre essence de bois, dont l’exploitation est autorisée.
A la suite de la découverte de ces documents falsifiés, le responsable du ministère des Eaux et Forêts au port et son équipe avaient été arrêtés, soupçonnés d’être impliqués dans ce trafic.
Mais le 30 avril 2019, 353 de ces conteneurs, placés sous l’autorité de la justice, s’étaient comme par magie volatilisés. 200 containers ont ensuite été retrouvés dans les entrepôts de deux entreprises différentes, toujours dans l’établissement portuaire. Plusieurs hauts-fonctionnaires avaient alors été mis à pied.
Deux à trois semaines plus tard, cette affaire, au très médiatisée, avait fait ses premières victimes politiques avec le limogeage, le 21 mai 2019, du vice-président, issu de l’opposition, Pierre-Claver Maganga Moussavou, et du ministre des Forêts, Guy-Bertrand Mapangou.
Une décision judiciaire qui pourrait faire jurisprudence
Deux ans plus tard, le délibéré du tribunal correctionnel de Libreville sonne comme une mis en garde à l’encontre de certains médias, notamment de sites d’information en ligne, qui, sous couvert de liberté de la presse, publient de façon régulière de fausses informations.
De ce point de vue, l’affaire « Makanga vs Maganga Moussavou » pourrait faire jurisprudence et permettre à une profession, où la rigueur et l’objectivité ne sont pas les choses les mieux partagées, de balayer devant sa porte.