A 1 an de la présidentielle, les leaders des partis d’opposition tentent par tous les moyens de se rassembler, mais pour aboutir à quel résultat ?
Ce mercredi, Alexandre Barro Chambrier a rendu visite à Jean Ping. Celui-ci est en quête de ralliement dans la perspective de l’élection présidentielle pour laquelle il veut être candidat unique, donc le principal candidat de l’opposition.
Cette visite intervient trois jours après le Congrès de l’Union nationale durant lequel, Paulette Missambo a invité les leaders de l’opposition gabonaise à s’unir. Un appel, répondu favorablement par Réagir.
Du côté du RPM, il n’y a pas de chance de voir Barro Chambrier adhéré à cela. A cet effet, l’un de ses soutiens déclare : « Il n’est pas question de nous faire caporaliser par l’UN. Notre parti compte six députés contre un seul pour l’Union nationale ».
Pour le parti dirigé par Paulette Missambo, ça ne va pas être facile d’unifier les autres clans d’opposition à cette cause, car l’Union nationale est divisée en deux clans : l’Union nationale dont elle est la présidente, et l’Union nationale initiale dirigée par Paul-Marie Gondjout.
A cela, s’ajoute les Démocrates, dont le président Guy-Nzouba Ndama a des soucis avec la justice (il a été interpellé à la frontière avec le Congo avec 1,18 milliard de FCFA en espèces) et désormais écarté pour la présidentielle de 2023, comptent malgré tout faire entendre leur voix et jouer leur partition.
Mais, n’ayant pas apprécié le manque de soutien à l’endroit de leur leader, du côté de l’UN, du RPM et de la CNR, les principaux responsables entendent bien faire payer le moment opportun, ce qu’ils qualifient de « mauvaise manière ».
A sujet, un professeur en science politique de l’UOB explique : « L’opposition gabonaise est très divisée. Avec les années, les rancœurs entre ses principales figures se sont enkystées. Elles seront difficiles à surmonter le moment venu ».
Puis d’ajouter : « Le train de l’Histoire repasse rarement deux fois ».
Pour ce professeur chevronné, l’opposition commettrait une erreur stratégique de nature à compromettre ses chances de succès lors des élections futures. Partant, celui-ci affirme : « A trop se focaliser sur l’union électorale, l’opposition en oublie l’essentiel : le projet, les idées. De ce point de vue, il n’y a pas grand-chose. Du coup, si certains Gabonais sont sensibles à son discours de dénonciation, celle-ci peine à incarner une alternative crédible aux yeux de la majorité ».
« Au pouvoir ferait-elle mieux ? », « Beaucoup en doutent. » se demande t-il en guise de conclusion.