Ce samedi 19 mars à son siège du Bas de Guégué, , la formation d’opposition a « célébré » ses 5 ans d’existence dans une ambiance taciturne.
Parti pour être un jour heureux, l’ambiance était plutôt morose.
Ce samedi, une poignet de militants et de responsables des Démocrates étaient réunis au siège du parti au Bas de Guégué pour « célébrer » le cinquième anniversaire du parti créé en 2017 par Guy Nzouba-Ndama.
Mais il est loin le temps de la splendeur. C’était il y a 4 ans. En octobre 2018. A l’issue des élections législatives, Les Démocrates devenaient la première force d’opposition avec dix députés, loin devant l’ex-RHM devenu RPM d’Alexandre Barro Chambrier (6 députés) et l’UN (1 seul député).
Le parti de l’ex-inamovible président de l’Assemblée nationale (1997-2016) fait depuis face à une érosion sans précédent dans ses rangs.
Le 4 mars dernier, l’une des figures du parti, Maxime Ondimba, ancien maire de la commune de Medouneu, a été nommé au Haut-commissariat de la République. Quelques jours, plus tard, le 8 mars, deux autres responsables des Démocrates, intégraient les rangs du gouvernement à la faveur d’un remaniement : Jean Norbert Diramba, l’ancien maire de Mouila, au Tourisme et de Jean-Pierre Doukaga Kassa, le député du 1er arrondissement de Tchibanga, à l’Economie numérique. Depuis, tous les trois ont officiellement claqué la porte du parti pour rejoindre les rangs de la majorité.
« Le mouvement est tel qu’on peut parler d’OPA du PDG sur Les Démocrates. Reste à savoir si celle-ci est hostile ou amicale », s’interroge un professeur en science politique de l’UOB, empruntant au vocabulaire financier.
Au tour de Séraphin Akure-Davain ?
D’autant que le mouvement n’est pas fini. Il se murmure avec de plus en plus d’insistance que Séraphin Akure-Davain, le président du groupe parlementaire Les Démocrates, serait le prochain transfuge. Si cela venait à se confirmer, la formation de Guy Nzouba-Ndama se retrouvait sans aucun poids lourds, tous partis vers des cieux plus propices.
Mais il n’y a pas que du côté de la majorité que la poutre travaille, pour reprendre une expression en vogue dans le lexique politique. C’est le cas aussi du côté de l’opposition. Tel un vautour venant récupérer ce qui reste une fois les meilleures portions parties, l’Union nationale tourne autour du presque cadavre des Démocrates. Paulette Missambo, sa présidente, a entrepris de ramener vers sa boutique les principaux responsables du parti de Guy Nzouba-Ndama dans la zone de Moanda.
Ecartelés entre le PDG et l’UN, Les Démocrates pourraient bien finir dépecés. D’autant que Guy Nzouba-Ndama lui-même pourrait dans les prochaines semaines être nommé vice-président du Gabon.