Notre confrère du site d’information en ligne Médias 241 rapporte, « Les membres de plusieurs administrations, entreprises publiques et cabinets ministériels rapportent avoir été l’objet d’articles de presse incendiaire après avoir refusé des offres de service de certains médias notamment ceux proches de l’opposition ». Parmi leurs cibles favorites, figurent le premier ministre.
« Pourquoi croyez-vous qu’Ossouka soit régulièrement attaquée dans des articles bidons alors que certains de ses ministres sont encensés ? », fait-mine de s’interroger un haut cadre du ministère des Travaux Publics dont les propos ont été recueillis par Médias 241.
Sa réponse est sans ambiguïté : « Ils s’arrangent avec vos confrères ».
C’est en effet une pratique courante dans les médias, en particulier ceux proches de l’opposition comme le souligne Médias 241, connus pour se parer de toutes les vertus (« le camp du bien face au camp du mal, le pouvoir », comme ils se présentent).
Pour s’en convaincre, il suffit d’observer leur ligne éditoriale. Alors que le chef du gouvernement est la cible de toutes les attaques (elle a même fait l’objet en janvier d’une cabale), certains ministres sont, eux, étrangement épargnés. Question de conviction ? Point du tout.
Quand le haut cadre du ministère des Travaux Publics cité par Médias 241 dit que certains « s’arrangent avec vos confrères », il veut tout simplement signifier que certains ministres payent pour obtenir des articles favorables. Et s’ils refusent, ils ont droit à une salve d’articles négatifs. C’est clairement, comme le relève à juste titre notre confrère, du « chantage ».
Les exemples ne manquent pas. On peut par exemple s’interroger de voir dans ce média en ligne proche de l’opposition, dont la ligne éditoriale est clairement défavorable à la Présidence de la République et à la Primature, voir qu’un ministre bénéficie d’une couverture aussi exhaustive que positive de ses activités ? « In fine, on peut dire que l’argent que donne ce ministre à ce média sert à dénigrer le président Ali Bongo Ondimba et le premier ministre Ossouka », s’agace un intime du chef de l’Etat qui assure que « personne n’est dupe et chacun devra, le moment venu, rendre des comptes ».
Les ministres, mais aussi les responsables d’institutions et d’entreprises publiques, sont désormais prévenus. S’il est normal de financer les médias de tout bord par la publicité, encore faut-il que ces médias soient professionnels et respectent une forme de déontologie. A commencer par le fait de ne pas encenser les uns et dénigrer les autres au seul motif que les premiers ont accepté de payer, et pas les seconds.