Ce jeudi 24 novembre 2022, le parquet national financier (PNF), a ouvert en France deux informations judiciaires fin octobre, l’une « sur les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 », l’autre sur des soupçons de « favoritisme » les concernant, comme l’a indiqué le procureur de la République financier Jean-François Bohnert.
Cette nouvelle, est à la fois mal perçue par les français et les dirigeants des autres pays.
Au cours de la dernière campagne présidentielle, un rapport du Sénat avait occasionné de vives polémiques sur l’utilisation des fonds publics et l’opposition a réclamé une enquête sur un possible favoritisme de la majorité macroniste au profit du cabinet de conseil McKinsey.
Relayé le 16 mars, le rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques faisait état des contrats passés entre l’État et plusieurs cabinets avaient « plus que doublé » entre 2018 et 2021, pour un montant record de plus de 1 milliard d’euros en 2021.
Dans la foulée l’opposition avait donc réclamé l’ouverture d’une enquête sur ce qu’elle a dénoncé comme le favoritisme dont la majorité macroniste ferait preuve au profit de McKinsey.
Ainsi, ce jeudi, le parquet a souligné : « Suite à plusieurs signalements et plaintes d’élus et de particuliers, une information judiciaire a été ouverte le 20 octobre 2022, notamment des chefs de tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne, portant sur les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 ».
En outre, le ministère public a ajouté : « Suite à plusieurs plaintes d’élus et d’associations, une information judiciaire a été ouverte le 21 octobre 2022 des chefs de favoritisme et recel de favoritisme ».
D’après les médias français, plusieurs membres du cabinet auraient pu œuvrer gratuitement pendant la campagne présidentielle victorieuse d’Emmanuel Macron en 2017. Le rapport sénatorial évoquait également un probable montage fiscal des entités françaises de McKinsey, qui leur aurait permis de ne verser aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.
Dans ce dossier, Jean-François Bohnert a rappelé qu’une enquête préliminaire était déjà en cours depuis le 31 mars pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravé ». Cette enquête a abouti à une perquisition au siège français de McKinsey le 24 mai. Alors candidat, Emmanuel Macron avait estimé que le non-paiement de l’impôt sur les sociétés par McKinsey s’expliquait par les règles fiscales en vigueur.