L’ Algérie a retiré son accréditation à de France 24. La chaîne de télévision publique française est régulièrement taxée de partis, notamment à l’occasion d’élections.
En raison de son « hostilité manifeste et répétée », L’Algérie a décidé de retirer son accréditation à France 24, après avoir mis en garde la chaîne d’informations en mars pour sa couverture du Hirak, a annoncé dimanche le ministère de la Communication.
Ce retrait est aussi motivé par « le non respect des règles de la déontologie professionnelle, la désinformation et la manipulation ainsi qu’une agressivité avérée à l’égard de l’Algérie », a affirmé le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Ammar Belhimer.
La dépêche de l’APS rappelle que le gouvernement algérien avait adressé le 13 mars « un dernier avertissement avant retrait définitif » à France 24, en mettant en cause sa « couverture des marches du vendredi », une référence aux manifestations du Hirak, un mouvement qui conteste dans la rue le pouvoir.
Ce n’est pas la première fois, loin de là, que France 24 est accusée de partis pris dans le traitement de l’information à l’occasion d’élections. En 2016, au Gabon, lors de l’élection présidentielle, la chaine d’information française s’était, pour beaucoup, affranchi du principe de neutralité, épousant à l’évidence la cause de l’opposition.
Pour ce spécialiste français des médias, qui a collaboré un temps avec L’Observatoire de la déontologie de l’information, aujourd’hui dissout, le mal est en réalité plus profond. « Les médias publics français, qu’ils diffusent à l’international comme sur le territoire national, partagent tous les mêmes vues idéologiques. L’influence de la gauche, voire de l’extrême-gauche, du sans-frontiérisme ou du tiers-mondisme, y est archi-dominante. La diversité des opinions n’y est plus représentée », explique cet universitaire qui souligne que « cette prégnance idéologique se constate dans le traitement de l’information elle-même mais surtout, et c’est plus pernicieux, dans les choix éditoriaux, c’est à dire ce dont les journalistes décident ou non de parler ».
Entre journalisme et militantisme, il faut choisir
Celui-ci rappelle qu’ « il y a une semaine, sur une chaine de radio publique, France Inter en l’occurrence, le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, très minoritaire dans l’opinion mais chouchou des médias, avait pu tenir des propos complotistes choquants sans qu’aucun des quatre journalistes présents pour l’interroger ne trouve à y redire ».
« A l’international, cette idéologie dominante au sein des médias publics, à laquelle certains médias privés français n’échappent pas, se traduit par une vision romantique de l’opposition, bonne par nature, face à un pouvoir, dont l’oppression est l’essence même », explique ce spécialiste des médias.
« Aujourd’hui, les médias français, notamment dans leur couverture de l’Afrique, ne sont plus là pour dire le vrai, en restant factuels, mais pour dire le beau, c’est-à-dire donner leur opinion, empreinte de bons sentiments, avec souvent la volonté de faire la morale », conclut ce professeur.
Et d’inviter certains, « plutôt que de crier à l’injustice », à « balayer devant leur porte ». Entre journalisme et militantisme, il faut choisir en effet.