La Francophonie, c’est une organisation bâtie autour du français. Son modèle de développement est perçu comme un modèle de domination à l’avantage de la France. C’est sous ce rapport qu’il est jugé par certains analystes politiques africains à l’instar de Sylvain Nguessan et Bacary Domingo Mané comme moins avantageux que celui du Commonwealth.
« En dehors des aides classiques financières et des bourses d’études, la coopération militaire et les diverses aides en terme de logistiques militaires » lâche Sylvain Nguessan
La France exerce donc sur ces anciennes colonies une politique trop assujétissante. Dans le même sillon, Bacary Domingo Mané rappelle que « Les Français, c’est des gens qui avaient un style de domination, à la limite même, ils avaient une sorte de condescendance par rapport aux pays colonisés, tandis que le style anglais évidemment accorde une certaine liberté et une importance aux pays »
Et d’ajouter, « Pour moi quand vous regardez la présence des Français dans les anciennes colonies et le mode d’ajustement, on en revient à la conclusion que c’est des gens qui ne respectent pas vraiment les peuples africains »
Face à cet absence criant de respect envers les peuples africains, Sylvain Nguessan soutient que l’Élysée « ne respecte pas assez » les dirigeants francophones. Tout en martelant que « Nos dirigeants ont leur histoire personnelle avec l’Élysée qu’ils ne nous raconteront jamais. Par exemple, comment ils sont perçus par l’Élysée, comment ils sont traités au Quai d’Orsay. Quand ils ont besoin de certaines aides, comment leurs interlocuteurs réagissent »
Pour illustrer sa pensée, il cite l’ouvrage de Vincent Hugeux, « Tyrans d’Afrique, éditions Perrin » dans lequel dit-il, « c’est comme s’il y avait un certain défi amoureux entre la plupart de nos dirigeants et l’Elysée, et ils ne verraient pas trop le besoin d’estime qu’ils attendaient de la part de Paris ».
Et de poursuivre, « Quand vous lisez ce livre, il y a des pans entiers où on soulève les rapports personnels de nos dirigeants avec Paris ». « En fait, Paris ne respecterait pas ces dirigeants. Donc, ils se voient plus ou moins contraints de se tourner vers d’autres puissances »