Accusé dans le cadre de l’affaire « Nicolas Nguema », Anges Kevin Nzigou devrait être entendu cette semaine par la Justice.
Avocat au Barreau de Libreville, Me Anges Kevin Nzigou devrait être entendu par la Justice cette semaine, a-t-on appris de sources judiciaires.
Suivant les règles de procédure, concernant d’un avocat, le Bâtonnier en a été informé en amont.
Cette audition, qui pourrait aller jusqu’à une inculpation, est le résultat des observations conduites par les enquêteurs dans le cadre de l’affaire « Nicolas Nguema ».
« Preuves matérielles évidentes et accusatrices »
Anges Kevin Nzigou est l’avocat de Nicolas Nguema. Les deux hommes sont par ailleurs les co-fondateurs du Parti pour le changement (PlC) et membres du collectif d’opposants radicaux, Appel à agir.
Il y a quelques jours, le co-fondateur du Parti pour le Changement (PLC) avait été interrogé et mis en examen pour extorsion, recel et revente de biens saisis par la Justice.
Une barge saisie revendue pour 180 millions de FCFA à une entreprise chinoise
« La vente des biens saisis par la Justice a été effectuée par M. Nicolas Nguema. Le produit de ces ventes a transité par le compte bancaire de M. Anges Kevin Nzigou », souligne une source proche de l’enquête qui évoque des « preuves matérielles évidentes et accusatrices ».
En évoquant ainsi le cas d’« une barge revendue pour 180 millions de francs CFA à une entreprise chinoise ».
Compagne de communication
Ce matin, l’entourage d’Anges Kevin Nzigou a pris les devants pour essayer de mettre en avant sa version des faits, accusant une « mesure arbitraire qui viole(rait) le secret de l’instruction ».
Toutefois, c’est donc évident que c’est pour « complicité active de détournement de biens saisis » que l’avocat devrait être mis en examen. « Un chef d’inculpation qui n’a rien à voir avec sa profession d’avocat », martèle-t-on du côté de l’enquête.
Pour essayer de donner du crédit à sa contre-attaque, l’entourage d’Anges Kevin Nzigou est pressentit d’être à l’origine du relais d’une fake news il y a quelques heures concernant l’ex-ministre de l’Economie Jean Marie Ogandaga. L’ex-ministre de l’Economie qui a démissionné mardi dernier serait « assigné à résidence » avec un « bracelet-cheville électronique » une assertion bien futile qui tendrait à démontrer que les autorités gabonaises feraient preuve d’arbitraire et que, de ce point de vue, le dossier de Me Nzigou ne serait en rien spécifique mais s’inscrirait, à l’inverse, dans une politique systématique. Un stratagème qui permet, utilement, d’éluder le fond du dossier…
Foisonnement de Fake news
Publiée par Gabon Review dont le frère du directeur de la publication, Franck Ndjimbi, est également membre du collectif Appel à agir, la fausse information a été aussitôt reprise sur les réseaux sociaux par Marc Ona Essangui, lui-aussi membre de ce même collectif, comme si cela semblait être cousu de fil blanc.
Il y a une dizaine de jours déjà, lors de l’interpellation de Nicolas Nguema, le collectif avait tenté de prendre à témoin les médias en criant à l’arbitraire. Compte tenu de la réalité des charges soutenues par des preuves indéniables pesant sur l’intéressé, le groupe d’opposants avait ainsi suspendu sa campagne de communication.