Après sa récente réconciliation avec Pascaline et l’entame d’un rapprochement avec Omar Denis Junior, Ali Bongo Ondimba vient de le refaire avec le camp Assélé à l’occasion des obsèques de Marie-Louise Adira Dabany. Dans l’éventualité de l’élection présidentielle de 2023 ce fait aura un vrai impact.
C’est en toute délicatesse que le président de la République Ali Bongo Ondimba est venu rendre un dernier hommage ce lundi 16 novembre au matin à Marie-Louise Adira Dabany, sa tante maternelle.
A l’occasion, le chef de l’Etat était accompagné d’une forte délégation emmenée par le secrétaire général de la Présidence, Jean-Yves Teale, et comportant particulièrement sa propre sœur, Betty Bongo Ondimba, le commandant en chef de la garde républicaine, Brice Oligui Nguema, considéré comme un membre à part entière de la famille, ou encore le porte-parole de la Présidence, Jessye Ella Ekogha.
Comme un symbole, la cérémonie a eu lieu au domicile du patriarche Jean-Boniface Asselé, avec lequel les relations ont été ces dernières années plutôt froides.
« Nous faisons partie de la même famille » (Léon Paul Ngoulakia)
« Le président Ali Bongo fait partie de la même famille. C’est mon jeune frère. Il était de notre devoir de nous retrouver tous ensemble, même si c’est dans les conditions difficiles du deuil. Mais Dieu faisant, nous nous sommes tous retrouvés et ça n’est que du bonheur. Nous avons enterré notre Maman dans l’harmonie et la réconciliation. C’est très important pour nous », a attesté Léon Paul Ngoulakia, neveu de la défunte qui avait pourtant pris position contre Ali Bongo Ondimba lors de la dernière élection présidentielle. C’était en 2016. Mais cela semble aujourd’hui être une éternité.
« Un moment très important de retrouvailles et de réconciliation » (Nicole Asselé)
De fait, après des années d’indifférence et de cassures, la conciliation entre le président et sa famille maternelle est définitivement clouée, comme l’a mentionné Nicole Asselé, la fille du patriarche du clan. « Cette cérémonie était l’occasion pour le président de retrouver sa famille. Avec tout ce qu’il a vécu ces derniers temps, c’était un moment très important de retrouvailles et de réconciliation », a martelé celle qui est le délégué général du CLR.
Cette conciliation entre Ali Bongo et sa famille maternelle se produit quelques semaines exclusivement après celle survenue avec Pascaline, sa sœur, ainsi qu’avec son jeune demi-frère, Omar Denis Junior.
Implications politiques
Ce grand mouvement de conciliation au sein de la famille Bongo ne s’arrête pas à la sphère privée. Il a des impacts, et non des moindres, sur le plan politique, comme le fait savoir de manière claire un professeur en science politique de l’Université Omar Bongo de Libreville (UOB).
« Ce qui se passe aujourd’hui au sein de la famille Bongo doit également être analysée dans la perspective de l’élection présidentielle de 2023 (…) L’opposition est trop atone pour pouvoir véritablement espérer sur ses seules forces challenger la majorité. Du coup, beaucoup dans ce camp pariaient sur la division de la famille présidentielle pour contrarier une possible candidature et réélection du président Ali Bongo Ondimba (…) Mais depuis quelques mois, cette hypothèse a pris du plomb dans l’aile. On sait aujourd’hui que la majorité présidentielle abordera l’échéance de 2023 en rang serré, unie, et donc en position de force face à des adversaires qui eux sont extrêmement divisés », raisonne l’universitaire.
C’est évident que ce qui s’est passé ces récentes semaines au sein de la famille Bongo va au-delà d’une conciliation familiale, c’est en revanche certain que c’est une partie de l’élection présidentielle de 2023.
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