Les prix du pétrole ont continué leur montée atteignant ce mercredi des plus hauts depuis fin février, au lendemain de l’annonce d’une coupe importante de l’Arabie saoudite dans sa production d’or noir alors que le reste de l’Opep+ n’augmentera la sienne dans les mois prochains.
Les prix du pétrole connaissent un net nouveau départ après les résultats inattendus de la réunion de l’OPEP+.
A la suite de deux jours de discussions, les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), parmi lesquels figure le Gabon, et leurs partenaires ont fini par trouver un accord hier mardi, autorisant seulement la Russie et le Kazakhstan d’augmenter de manière légère leur production d’or noir au cours du premier trimestre.
Le volume retiré volontairement du marché depuis le printemps 2020 par cette alliance dite OPEP+ passera de 7,2 millions de barils par jour (mbj, sachant qu’un baril équivaut environ à 159 litres soit 42 gallons américains) en janvier à 7,125 mbj en février puis 7,05 mbjen mars, a annoncé le cartel en conclusion de leur premier sommet ministériel de 2021, à laquelle a pris part le ministre gabonais du Pétrole, Vincent de Paul Massassa.
Toutefois la vraie surprise a été l’annonce faite par l’Arabie saoudite d’une réduction délibérée d’un million de barils par jour qui sera mise en place au cours des deux prochains mois, de quoi rendre les marchés bouillants.
« Plutôt que d’être prise pour ce qu’elle est – un signe d’affaiblissement de la demande – la surprise saoudienne a fait monter les prix du pétrole en flèche », soulignent certains analystes.
Les prix des deux contrats de référence se sont déjà appréciés de près de 5 % mardi.
La hausse était également alimentée par les données publiées mardi par l’American Petroleum Institute (API), la fédération qui regroupe les professionnels du secteur pétrolier aux États-Unis.
Celle-ci a estimé que les stocks de brut avaient baissé de 1,7 million de barils la semaine passée dans le pays, un signal positif pour la demande d’or noir.
L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), aux estimations jugées plus fiables, publiera ses chiffres dans les prochaines heures. Selon la médiane d’analystes interrogés par l’agence Bloomberg, la baisse devrait être plus importante encore, de l’ordre de 2,7 millions de barils.
Rappelons, que le Gabon est membre de l’OPEP. En 2019, son niveau de production s’élevait à 220 000 bj. Suite aux restrictions décidées en raison de la crise liée au Covid-19, celui-ci tourne aujourd’hui autour d’un peu plus de 170 000 bj. Dans la loi de Finances pour 2021, le prix du baril est « pricé » à 40 euros. Soit une hypothèse très prudente qui devrait sans doute être largement dépassée.