C’est le 6 décembre dernier que Gabon 1ère a émis un « Plateau spécial » dédié aux difficultés des régies financières rassemblant les représentants des syndicats les plus emblématiques.
« Entre ce qui doit être payé légalement et ce qui est payé réellement aujourd’hui (au niveau du budget des régies financières), il y a un un écart d’1,6 milliard de FCFA au détriment de l’Etat », a mentionné le 6 décembre dernier sur le plateau de Gabon 1ère le vice-président 3 de la Cosyref syndicats des régies financières, Tanguy Mbouyou Mbatchi.
Cette affirmation a été appuyée par son collègue sur le plateau, le secrétaire général et porte-parole de la Fédération et collecteur des régies financières, Sylvain Ondindha Talheywa 3.
L’accusation est en particulier grave, car il est carrément ici de détournements de deniers publics. Où vont donc ces 1,6 milliards qui disparaissent chaque mois du budget des régies financières ?
Cependant, ce n’est point l’unique cause de plainte de la part des syndicats. En effet, depuis 2017, les régies financières sont « régulièrement en grève », reconnaissent-ils.
De fait, cette situation a donc une lourde conséquence sur les finances de l’Etat. « Une grève dans les régies financières, c’est 200 millions de FCFA qui sont perdus par jour », confesse Tanguy Mbouyou Mbatchi. Cette situation est moins acceptable en cette période de crise du Covid-19 où les budgets sont étroits.
Selon les syndicats, cet ancrage est dû à la carence d’un émetteur au niveau du ministère
Toutefois, les syndicalistes ne voient pas pour le moment d’issue à cette situation, vu la défaillance d’interlocuteurs à l’écoute. « Les hommes qui ne se parlent pas ne se comprennent pas », signifie Sylvain Ondindha Talheywa 3 citant un proverbe Bantou.
Bien qu’ils ne chuchotent pas son nom, les syndicalistes indexent le ministre de l’Economie et des Finances, Jean-Marie Ogandaga, qui, pour eux, serait la cause des barrages. Cela fait plusieurs mois, que lesdits syndicalistes n’ont pas cessé de douter de sa gestion : carence de vrai échange afin d’arrêter les mouvements sociaux, absence de négociation sur bon nombre de dossiers tels que les primes, carence de clarté dans le fichier des agents, gestion obscure en matière d’accord transactionnel (97 % de remise sur des pénalités réglementaires accordés à Perenco, 85 % à Total), etc.
Ces dénonciations répétées finissent par confondre l’image du gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda dont l’efficacité et la bonne gestion sont censées être son empreinte.