Après un entretien en début février dernier à Addis-Abeba en marge du Sommet de l’Union africaine avec le président Ali Bongo Ondimba, Julius Maada Bio, le président de la Sierra Leone a envoyé ce lundi 27 mars à Libreville son ministre des Affaires étrangères, David Francis.
A partir du mois de janvier 2024, le Gabon quittera son siège au Conseil de sécurité de l’ONU. La Sierra Leone est candidate pour occuper l’un des postes qui doit revenir, selon le principe du turnover, à un pays africain.
Pour mettre toutes ses chances de son côté, Julius Maada a besoin du soutien du Gabon. Pour ce faire, le président de la Sierra Leone multiplie les initiatives. C’est la raison pour laquelle, ce dernier a demandé au Gabon d’accueillir à Libreville en mai prochain les travaux du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine du C10+, sur la réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies, à l’issue duquel sera adoptée « La Feuille de Route de Libreville », dont les conclusions seront présentées à Malabo, en Guinée équatoriale, en novembre 2023.
Ces réflexions visent à permettre à l’Afrique d’obtenir un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.
Julius Maada propose que cette réunion ait lieu au Gabon alors même qu’il assure la présidence et la Coordination du Comité des dix (10) chefs d’Etat africains sur la réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Un geste de bonne volonté qui vise à s’attirer les bonnes grâces de Libreville.
Il est vrai, que ces dernières années, le Gabon ne cesse d’accroître son influence sur la scène internationale à la faveur de la montée des préoccupations liées au climat. Grâce à sa politique très exemplaire de protection de la forêt, le pays est considéré sur ce plan comme « stratégique ».
C’est également le cas, en matière sécuritaire. Comptant parmi les rares pays véritablement stables en Afrique, le Gabon siège au Conseil de sécurité de l’ONU depuis le 1er janvier 2022 jusqu’au 31 décembre 2023. Le pays dirigé par Ali Bongo Ondimba est parvenu à s’imposer malgré les manœuvres du chef de l’Etat RD congolais, Félix Tshisekedi, qui présidait à l’époque l’Union africaine et qui avait tenté d’imposer la candidature de son propre pays.