C’est ce vendredi 25 février dans la soirée que le vote a eu lieu à New York au siège de l’ONU. Le projet de résolution entendait contraindre la Russie à retirer immédiatement toutes ses forces militaires du territoire ukrainien. Il aurait été adouci peu de temps avant le scrutin afin d’éviter que trois pays lui opposent un vote négatif. Résultat : 11 pays, dont le Gabon, ont voté pour ; 3 se sont abstenus (Chine, Inde, Emirats Arabes Unis) et la Russie, membre permanent, a voté contre.
Ce vendredi 25 février au soir, un projet de résolution co-rédigé par les Etats-Unis et l’Albanie concernant la situation en Ukraine n’a pas été adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU en raison du véto opposé par la Russie.
Ce texte déplorait dans « les termes les plus forts » l’« agression » de cette dernière contre l’Ukraine, réaffirmait un soutien à la souveraineté du pays, et entendait contraindre la Russie à cesser « de recourir à la force » et à retirer « immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires » du territoire ukrainien.
La proposition de résolution visait également à ce que Moscou revienne sur sa décision de reconnaître l’indépendance des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk.
Etant un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (avec la France, la Chine, les Etats-Unis et le Royaume-Uni), la Russie a opposé son véto à cette résolution, justifiant son « intervention » en Ukraine par une « action d’autodéfense » en vertu de l’article 51 de la charte de l’ONU.
Le Ghana et le Kenya, comme le Gabon
Sur les 15 membres du Conseil, 11 pays ont voté en faveur du texte (les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Albanie, le Brésil, le Gabon, le Ghana, l’Irlande, le Kenya, le Mexique et la Norvège). La Chine, l’Inde et les Emirats arabes unis se sont abstenus. L’Inde a appelé à un retour sur la voie de la diplomatie et du dialogue, « aussi décourageant que cela puisse paraître en ce moment ». Les Emirats arabes unis n’ont en revanche pas expliqué leur abstention. Selon un diplomate citée par l’AFP, le texte de la résolution aurait été adouci dans les heures précédant le scrutin afin de « sécuriser » l’abstention des trois pays hésitant à lui opposé un vote négatif.
Le texte proposé ne comportait ainsi plus le terme « condamner », remplacé par « déplorer ». Une référence au chapitre 7 de la Charte de l’ONU qui inclut un recours à la force aurait également été supprimée.
La résolution « condamne » l’opération militaire de la Russie, a commenté l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield. « Les Etats membres responsables n’envahissent pas leur voisin », a ajouté la diplomate américaine, en estimant que les abstentionnistes, lors du vote, « ne défendent pas la Charte des Nations unies ». L’ambassadeur représentant l’Union européenne à l’ONU, Olof Skoog a de son côté affirmé être « en pleine solidarité avec le peuple de l’Ukraine ».
Regrettant une réunion sans résultat, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré qu’il fallait « donner une nouvelle chance à la paix ». « Les soldats doivent retourner dans leurs casernes », a-t-il imploré, assurant que « des civils meurent » en Ukraine.
L’opération russe se poursuit
« Le véto de la Russie est une tache de sang sur sa plaque au Conseil de sécurité, sur la carte de l’Europe et du monde. La coalition anti-guerre doit agir immédiatement ! », a réagi sur Twitter le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans un autre tweet, il a affirmé que le soutien au projet de résolution d’un « nombre sans précédent d’Etats membres » prouve que « le monde […] la vérité [et] la victoire » sont avec l’Ukraine.
Cette nuit, les bombardements se sont poursuivis sur la capitale ukrainienne, Kiev. Selon les observateurs, l’objectif du président russe Vladimir Poutine serait de déposer le président actuel afin de le remplacer par un dirigeant pro-russe.
