Selon Jessye Ella Ekogha, la présence du ministre de la Défense dans le collège des décideurs est pour assurer la vacance définitive ou l’indisponibilité temporaire du Président de la République afin de garantir la dimension de sécurisation du territoire et des populations.
Le Conseil des ministres du 18 décembre 2020, a entériné la modification de nombreuses dispositions de la Constitution gabonaise, tels que des ajustements proposés sur la vacance définitive ou l’indisponibilité temporaire du Président de la République. Celle dernière renvoie les attributions du chef de l’Etat à un collège de décideurs composé du président du Sénat, de celui de l’Assemblée nationale et du ministre de la Défense.
A la question de savoir pourquoi la présence du ministre de la Défense dans ce triumvirat, le Porte-parole de la présidence a signifié lors de sa conférence de presse du 22 décembre 2020, que l’existence du membre du gouvernement est nécessaire pour garantir la dimension de sécurisation du territoire et des populations. De fait, avant ces nouvelles dispositions, en cas de vacance de pouvoir, les prérogatives du président de la République, élu au suffrage universel direct, étaient transférées au Président du Sénat, par ailleurs élu au suffrage universel indirect.
D’après ce dernier, la mise en place un collège de décideurs est une avancée démocratique en ce sens que « la présence du président de l’Assemblée nationale est importante. C’est un élu, il a un mandat du peuple et est d’ailleurs le représentant des représentants du peuple ».
« Dans ce collège, le président du Sénat et celui de l’Assemblée Nationale apportent la stabilité institutionnelle. Or, quand il y a vacance du pouvoir, le pays concerné est plus susceptible de faire l’objet d’une tentative de déstabilisation, interne ou externe. Ce fut le cas au Gabon en janvier 2019. La présence du ministre de la Défense dans ce collège permet de garantir la dimension de sécurisation du territoire et des populations », a-t-il souligné.
En outre, ce projet de loi relatif à la modification de la Constitution depuis son annonce, ne cesse d’être au centre des débats aussi bien au sein de la classe politique que celle de la société civile. En revanche, il revient à l’Assemblée Nationale de décider « si ce texte doit être adopté, doit être amendé ou doit être tout simplement rejeté. Et les députés le feront au nom de la population gabonaise. C’est le fonctionnement même de notre Etat démocratique », a fini Jessye Ella Ekogha.